domaine vincent Dauvissat 2002 chablis 1er cru "forest"

je dois avoir la barraka en ce moment avec les flacons que j'ouvre en blanc, car à chaque fois c'est un grand moment.

mais il faut dire que j'étais décidé à me faire plaisir en cette période de congés, car ces derniers temps je n'ai pas vraiment eu le temps de gouter aux délices vineuses

que dire de ce flacon ? que déja ce n'est pas bouché à la cire mais par une capsule traditionnelle.

à chaque fois que j'ouvre un flacon de ce domaine (dont je ne connais pas plus le géniteur que mossieur Ganevat) c'est le côté vibrant qui ressort, seule un chablis 2006 ne m'a pas conquis, c'est dire la rareté de la chose

ce vin se présente avec un bouchon imbibé sur les 2/3, encore bien souple et sans odeur suspecte.

la couleur est d'un jaune-paille très clair et d'une limpidité parfaite, semblant d'une pureté que rien ne semble en mesure de troubler la quiétude

le nez est sur les fruits et fleurs blanches, la coquille d'huitre (on est à chablis) mais aussi une senteur presque marine, celle du sel marin, belle complexité et belle profondeur, on se prend à rêver...

la bouche est à l'avenant, d'une vibration sans nom, la tension est réelle avec une acidité d'une finesse parfaite rendant le vin d'une précision méticuleuse, parfaite oserais-je dire, cette acidité qui souligne une très belle matière, rendant un équilibre d'école, indescriptible ou presque tant je suis là, nigaud et béa devant ce flacon qui me met une tarte, ni plus ni moins.

le dernier flacon ouvert avec les amis haut-normands était bon mais celui-ci est nettement supérieur, mais il n'a pas voyagé comme son prédécesseur, ça doit jouer tout de même...

le milieu de bouche est ample et riche, je cherche , je scrupte le moindre défaut, je zieute, pis à un moment donné, je capitule, et non dédiouch, un normand c'est têtu nom dedlà ! donc j'en trouve un : il se boit trop vite !

messieurs de la maréchaussée, mettez cet homme en geole, c'est pas possible, c'est une incitation à la débauche, à la bûverie...

oh pis non, au lieu de garder la paix, foutez la nous (coluche) apprécier dce genre de moments est déja assez rare, alors laisser cet homme tranquille

que dire de la finale de ce flacon : je suis allé manger et après l'entrée j'avais l'impression d'avoir le vin encore en bouche tellement il était long ! la sensation saline et l'acidité participent à ce déhanché de bons procédés

le terme utilisé par un haut-normand philosophe "jouir de la bouche" prend alors tout son sens, mais j'ajouterais qu'on n'est pas loin de l'orgasme nasal non plus tellement on est prend plein les naseaux, et tellement ça fait plaisir de souffrir en ce moment

ce vin est superbe, si c'était une femme, je lui ferais l'amour de suite et la demanderais en mariage, rien de plus rien de moins.

c'est "pretty woman" ce vin, une bouche de rêve à la Julia Roberts et un visage de déesse de la beauté

sous le charme je suis

excellent+