château l'Arrosée 2000 saint-émilion grand cru classé

les vins de pomerol et de saint-émilion (qui plus est les satellites) étaient si bons jeunes que je me suis longtemps posé la question de savoir comment ils vieilliraient.. un élément de réponse avec ce flacon...

le nez est immense d'intentité, partagé entre le poivre et le piment, un mélange détonnant et explosif, qui prend le nez de suite, viennent ensuite les notes d'écorce d'orange, de rose fanée, de pot pourri, la fraise des bois, la groseille, de bois de santal, réglissé aussi, ça envoie du lourd...

la bouche après de telles promesses a intérêt d'assurer, elle le fait ! construite sur les amers nobles, elle possède peps et volume, rien d'un bordeaux classique et chiant, volumineux mais mou, ce vin prend de la place en bouche, déroule son caractère, envahit chaque papille, déroule ses amers les uns après les autres, l'acidité réhaussant le tout, je suis aux anges, pile poil ma camme !

le côté crayeux est alors indéniable, les tanins larges, polis mais de caractère (vous savez de ceux qui savent t'envoyer chier, mais avec la manière lol), la longueur n'est pas en reste !  dire que ce vin est vivant est un euphémisme !

ce vin est un ensemble de défauts qui s'accordent magistralement ! n'en déplaise aux puristes, j'adoooooore !

il a du dialogue, pas comme les gourdasses sans cervelle qui tapent à l'oeil et à qui on a oublié de greffer un cerveau avec sa notice ! ce vin se mérite, il faut prendre son temps pour le gouter, l'analyser, l'apprécier, au milieu d'une dégust' marathon, il se fera laminer, à table il vous ravira...

la finesse des tanins est surprenante, les amers et l'acidité sous-jascente le portent loin, très loin, bien après l'avoir avalé sans s'en être rendu compte, une ode à la buvabilité, un orgasme des papilles, une motivation de l'âme... j'arrête la crise cardiaque n'est pas loin (dame nature m'en préserve)

excellent pour le léger manque de super-complexité qui en aurait fait mon grââl !