vincent Dauvissat 2005 chablis
il y a des vins comme ça qui savent relater d'une émotion, d'un coup de pied au cul.
un bon vin ça se boit, ça se slurpe, plus vite que de raison, ça donne le sourire, ça rend heureux.
mais là on est au-dela de tout ça, je m'explique :
midi et des poussières : j'ouvre
midi et des poussières et le temps de verser dans le verre, je sens, j'explose, je porte le breuvage aux lèvres, j'exulte dans un élan orgasmique, je me dis aussitôt : bomba latina
éh non pas latina mais bomba tout court !
quand je pense à la dégustation ou j'avais l'honneur de recevoir des amis, des vrais à la maison, et que je n'ai pas été foutu de leur servir des grands blancs alors que j'avais celui-là sous le coude (j'ai hésité longtemps à le mettre ce jour-là), quel con !
le bouchon se présente comme au premier jour, pas du tout entamé sur plus d'un millimètre, si bien qu'il est impossible de vous montrer un début de marque en photo !
le nez est d'une jeunesse onouïe et valdingue entre le citron mûr, des zests de citron verts et le citron confit, des notes de fleurs non-définies, des fruits blancs, une fraicheur de dingue et une certaine profondeur
la bouche ? mais quelle bombe ! un peu du genre d'adriana Karembeu qui vous ferait un strip-tease rien que pour vous, grandiose
la tension est absolument monumentale tellement l'acidité est justement dosée pour répondre à une matière bien présente, assez profond ce vin est d'un équilibre qui me seid à merveille, à chaque goulmée j'ai envie d'en mettre encore plus le coup d'après, mais ma bouche n'est pas le gouffre de Padirac.
le nez change souvent mais une chose reste : l'extrême précision des arômes, c'est diabolique !
la seconde partie de bouche (milieu) est super-riche et les 3 composantes (acidité/alcool/matière) se répondent à merveille, donnant une impression de plénitude, de bien-être
la fin de bouche présente une superbe longueur sur le zest de citron vert amenant non pas une amertume mais une sensation de fraicheur inouïe, un peu comme l'homme excité avant de faire l'amour pour la première fois, mais sans la déception comme trop souvent.
ce vin parle non pas le même langage que moi, il me suçure à l'oreille, il m'excite, m'incite dangeureusement à me resservir, à revenir sur lui, et je me laisse faire avec un plaisir non-dissimulé, tellement certain qu'il me suffit de me laisser faire, et j'ai raison
je devais ouvrir ce flacon pour ce soir, or à 16 heures y'en a déja pu du tout, un trou dans le fond de la bouteille ? un passager clandestin ayant entendu mes cris de joie et de plaisir ? non soyons réalistes, j'ai tout sifflé
ma tête va bien, je pense. les sens sont en alerte, le flacon qui passera derrière risque de souffrir (je confirme) un vrai plaisir solitaire que ce flacon m'a offert, merci msieu Dauvissat
un simple chablis qui a tout d'un grand
très bien+ ! (acheté une quinzaine d'euros !) j'en veux d'autres !